À quoi aurait ressemblé la Superba si elle avait été prise en considération par de grands réalisateurs pour leurs chefs-d'œuvre ?

Ici, rendu en papier et à l'encre, apparaît le cœur d'une ville animée et bruyante, dont la silhouette rappelle celle de New York, mais dont l'essence est résolument génoise. D'imposants gratte-ciels ressemblent aux Rolli, parmi lesquels on aperçoit un Palazzo Lomellino, un Tursi et un imposant Palazzo Spinola, avec sa Piazzetta di Pellicceria. Des myriades de rues s'y croisent, parcourues par des milliers de voitures des années 1920… Oui, car si Fritz Lang avait situé Metropolis à Gênes, ce tableau en aurait été un instantané.

Et Kubrick ? Où aurait-il pu faire apparaître les jumeaux sinon dans la splendide Galerie des Glaces du Palazzo Spinola ?

Et Murnau ? Par quelle fenêtre aurait-il laissé filtrer le rayon de soleil fatal ?

Et Godard ? Hitchcock ?

L'œuvre, composée de cinq maquettes représentant cinq plans de chefs-d'œuvre cinématographiques, se veut un hommage à Gênes, et plus particulièrement au Palazzo Spinola. Ses salles dorées et merveilleusement opulentes se prêtent parfaitement, par contraste, à ce type d'illustration tridimensionnelle en noir et blanc. Une ironie sous-jacente accompagne le spectateur, l'invitant à imaginer d'autres scénarios d'une ville qui, par sa beauté et son mystère, est un chef-d'œuvre en soi.